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Peinture et Dessin

Manet « Il n’est pas possible de vivre ailleurs qu’à Paris »

 
 
 
 
 
MANET
 
Paris, 23 janvier 1832 –  Paris, 30 avril 1883
 
 
 
 
 
Manet par Fantin-Latour 
 
 
 
 
"FAIRE VRAI ET LAISSER DIRE" 
 
 
 
Comme Degas, son contemporain, Manet se distingue des impressionnistes tels que Monet ou Renoir,
 par l’absence presque totale de paysages dans son oeuvre.
 
 Il déteste la campagne, où il s’ennuie,
 et lui préfère de loin la vie parisienne. Manet écrit à Berthe Morisot :
 
"…du reste, il n’est pas possible de vivre ailleurs…"
 
 
 
 
 
"Le combat du Kearsage et de l’Alabama", 1865

Le commandant de l’« USS Kearsarge » John Ancrum Winslow écrit dans son journal de bord : « Aujourd’hui 19 juin de l’année 1864, j’ai coulé l’Alabama au large des côtes françaises ». 

 
Avant de faire ses premiers  pas dans la carrière artistique,
Edouard Manet a tenté d’entrer à l’Ecole navale.
Ayant échoué, il embarque à bord d’un bateau-école et traverse l’Atlantique à l’âge de seize ans.
 De ce voyage, il gardera l’amour de la mer et des souvenirs visuels qu’il transposera dans certaines marines. Devenu peintre, il ne quittera guère Paris qu’à l’occasion de rares voyages
et des séjours annuels à Boulogne-sur-Mer où il passe presque tous les étés depuis son enfance.
 
 
 
MANET PORTRAITISTE
 
 
Le peintre fut si éloigné de la conception traditionnelle du portrait
qu’on hésite presque à le désigner comme portraitiste.
Evoquer la distance qu’il exprime avec le modèle, le caractère souvent absent des visages,
est devenu une banalité.
Il a pourtant su saisir dans chacun de ses portraits beaucoup plus que la plupart de ses confrères
considérés comme des maîtres du genre.
 Le seul qui dans ce domaine pourrait lui être comparé est Edgar Degas, son ami et rival.
 
 
 
"Le balcon"
 
1868 170 x 124,5cm, Musée d’Orsay, Paris.
 
Il se dégage une atmosphère mystérieuse de ce tableau en apparence si simple.
 Ces trois personnages sont aisément identifiables :
 il s’agit du peintre Antoine Guillemet, de la soeur de la viloloniste Fanny Claus et,
 assise, de Berthe Morisot, future  belle-soeur de Manet et peintre elle-même.
Chacun semble suivre des yeux un spectacle différent.
On reprocha à Manet ce manque d’unité.
 L’unité n’est pas dans le sujet, mais dans le style.
 Une couleur, un vert superbe, encadre la scène et sert de lien entre les personnages.
 Ruban autour du cou de Berthe, ombrelle de l’autre jeune femme, feuillage à son chapeau.
 
 
Manet n’est pas un portraitiste traditionnel, travaillant sur commande,
et encore moins un portraitiste mondain.
Foncièrement – mais aussi financièrement – indépendant, c’est lui qui choisit ses modèles,
 généralement parmi ses proches, ses amis ou parmi ceux qui suscitent chez lui admiration ou curiosité.
 
 
 
 

"Berthe Morisot au bouquet de violettes" 1872. collection particulière

 La toile représente la future belle-sœur de l’artiste, Berthe Morisot,

qui épousera son frère Eugène en 1874.

La jeune femme, qui arbore un bouquet de violettes,

est représenté dans un habile mélange de clair et d’obscur donnant au tableau un esprit très particulier.  

 
Un visage revient inlassablement tout au long de sa carrière, celui de Berthe Morisot,
 amie peintre qui deviendra sa belle-soeur.
Manet a réalisé onze portraits de cette beauté brune.
 
L’admiration de Manet pour la beauté et l’élégance féminines est restée célèbre.
Le peintre ne pouvait pas se passer de la compagnie féminine.
 
 
 
"Nana" 
  
 
MANET PEINTRE DE LA VIE MODERNE
 
 
Si le XIXème siècle est celui des cafés, Manet est bien un homme de son temps,
le peintre de la modernité,
comme l’appelait Beaudelaire a très souvent trouvé ses motifs
au café qu’il fréquentait avec constance et régularité.
 
 
 

"Chez le père Lathuille"

1879 –  92 x 112 cm, Musée des Beaux Arts, Tournai

  

"Un bar aux Folies Bergère" –  début des années 1880, Londres, Courtauld Institute of Art

 Il s’agit de la dernière œuvre majeure de Manet avant sa mort.

La scène, contrairement aux apparences,

 n’a pas été peinte au bar des Folies Bergère mais a été entièrement recréée en atelier.

 La jeune femme servant de modèle, Suzon,

 est en revanche une véritable employée de ce célèbre café-concert.

 Les nombreux éléments présents sur le marbre du bar, qu’il s’agisse des bouteilles d’alcool,

des fleurs ou des fruits, forment un ensemble pyramidal allant trouver son sommet, non sans malice,

 dans les fleurs qui ornent le corsage de la serveuse elle-même.

Mais l’aspect ayant le plus retenu l’attention des critiques a été le reflet de Suzon dans le miroir.

Ce dernier ne semble pas renvoyer une image exacte de la scène,

 tant en ce qui concerne la posture de la jeune femme que la présence de l’homme en face d’elle,

si rapproché qu’il devrait logiquement tout cacher aux yeux du spectateur.

Il est difficile de conclure si cette anomalie est le fruit de la volonté de l’artiste

ou une simple erreur d’appréciation, ce qui n’a pas été sans amuser Huysmans.

Ce dernier décrit avec délectation la manière dont le tableau

 « stupéfie les assistants qui se pressent en échangeant des observations désorientées

sur le mirage de cette toile ».  

 

Manet découvre la campagne 

 

Sous l’influence de Berthe Morisot et de ses amis impressionnistes,

 Manet découvre tardivement les joies de la campagne.

 Cet habitué des cafés parisiens se laisse séduire par les paysages des bords de Seine.

Il adopte alors des coloris lumineux qui tranchent

avec l’atmosphère plus sombre de ses oeuvres précédentes. 

 

 

"Argenteuil" 1874 

 

Manet sur son bâteau atelier    

  

MANET EN FAMILLE 

Sa compagne Suzanne Leenhoff

 

 

"La lecture" vers 1865 74 x 61 cm, Musée d’Orsay, Paris 

où Mme Manet écoute avec attention les paroles de son fils Léon :
 les tonalités et les couleurs de cette toile, très douces,
 en font un remarquable exemple d’impressionnisme.    

Suzanne Leenhoff fut sans aucun doute la femme la plus déterminante dans la vie de l’artiste,

 bien qu’elle ne fut pas celle qui l’inspira le plus, ce privilège revenant à Victorine Meurent.

Cette Néerlandaise corpulente et placide, que Berthe Morisot appelait affectueusement

« la grosse Suzanne »,

avait en effet le tempérament adéquat pour vivre aux côtés du peintre

 et supporter avec le sourire ses nombreuses infidélités.

 Édouard Manet, attaché à Suzanne pour l’équilibre qu’elle lui apportait,

 finit par l’épouser en octobre 1863, soit un an après la mort de son père.

La silhouette tranquille et apaisante de Suzanne figure à de nombreuses reprises dans l’œuvre de Manet.

 On compte plusieurs portraits restés célèbres, notamment

"La Lecture", où Mme Manet écoute avec attention les paroles de son fils Léon :

 les tonalités et les couleurs de cette toile, très douces,

en font un remarquable exemple d’impressionnisme.

Dans "Suzanne Manet à son piano",

 l’époux de la jeune femme met en valeur le grand talent qu’elle avait pour jouer cet instrument,

au point qu’elle put apaiser

les derniers jours de Baudelaire en jouant du Wagner.

Enfin, c’est également la fidèle compagne du peintre qui sert de modèle au nu féminin de

"La Nymphe surprise".

 

Son fils Léon Leenhoff

 

 
 
 
"Les bulles de savon" 1867 – 100,7 x 81,4 cm, Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne.
 


Bien qu’aucune preuve directe de paternité ne puisse être établie,

 Édouard Manet est sans aucun doute le père biologique du fils de Suzanne,
Léon Leenhoff, qu’il éleva d’ailleurs comme son fils.
 
 Les raisons ayant poussé le peintre à ne jamais reconnaître sa paternité,
 même après son mariage, restent assez énigmatiques,
de même que la nature exacte des relations qu’il entretenait avec le jeune garçon.
Ce dernier, jusqu’à un âge avancé, l’appelait « parrain », d’où une certaine ambiguïté.
 

Il est possible de suivre le mûrissement progressif de Léon à travers les portraits que Manet fit de lui,

depuis l’enfance jusqu’à l’adolescence. C’est encore un tout jeune enfant qui pose,

déguisé en page espagnol, dans L’Enfant à l’épée, à l’époque où le peintre accumulait les sujets espagnols.

 Plus tard, dans Les Bulles de savon,

 un Léon âgé de quinze ans s’amuse à faire des bulles dans un bol de savon,

peut-être afin de symboliser la brièveté de la vie.

 

"Le déjeuner dans l’atelier",  1868, 118 x 154 cm, Neue Pinakothek, Munich

 Mais surtout, on retient de Léon Leenhoff le visage d’un adolescent rêveur et mystérieux,

 tel qu’il apparaît dans le célèbre Déjeuner dans l’atelier,

 réalisé à l’appartement familial de Boulogne-sur-Mer où les Manet passaient l’été.

 

 

        

 
 
 
 

3 réponses sur « Manet « Il n’est pas possible de vivre ailleurs qu’à Paris » »

Quelques toiles que je ne connaissais pas…cela dit ce n\’est pas ce que j\’aime le plus…
Harmony je viens de passer sur deux de tes blogs et il m\’est impossible de laisser des coms (main ds la main et historia) à chaque fois il me demande de retaper le code…après plusieurs tentatives j\’ai donc abandonné. Sache donc que j\’y suis passé.
Trouves-tu le temps de dormir ou de prendre un peu de temps pour toi car la rédaction de plusieurs espaces c\’est un tel boulot !!??
Quel courage. Je t\’embrasse. 

Bonsoir Harmony,
Ton blog est magnifique, désolée de n\’avoir pas pu passer avant. Je n\’ai pas toujours la possibilité de me connecter.
Manet est un de mes peintres préféré avec Renoir, Guauguin mais surtout Frida Khalo. Ses peintures sont tellement criantes de sa souffrance qu\’elles m\’ont énormément marquée.
Je t\’embrasse, à bientôt ! Merci pour ta visite, je repasserai dès que possible
Lunorage 

bonjour harmony et rassure toi ce n\’est pas ta faute du tout ce virus car en faite il se transmet par les contacte des contacte etc
….. donc t\’en fait pas avec cela tres beau billet je suis contente d\’avoir eut de tes nouvelles ma belle et pour ce qui est de ton pc bien il faut vite le faire reformater car autrement il pourrais endommager ton pc  alors sauvegarde ce que tu peux mais fait attention de pas garder le virus dans tes fichiers te fais de gros bisous et a demain illyria  http://img63.imageshack.us/img63/7285/ebd0jg0cccyw779vlo6rtx8.gif

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